Afghanistan: 95 morts et 158 blessés dans un attentat à Kaboul
L'explosion d'une ambulance piégée samedi dans le centre de Kaboul, revendiquée par les talibans, a fait 95 morts et 158 blessés, semant terreur et désolation dans l'un des quartiers les plus animés de la capitale afghane.
Le bilan du massacre a été fourni à l'AFP par le porte-parole du ministère de la Santé Waheed Majroh.
Dans un communiqué, la présidence afghane a dénoncé "un crime contre l'humanité". La communauté internationale a elle aussi condamné ce carnage.
Le président américain Donald Trump a appelé à une "action décisive" contre les talibans. "Maintenant, tous les pays doivent mener une action décisive contre les talibans et les infrastructures qui les soutiennent", a-t-il poursuivi dans un communiqué.
"Les Etats-Unis sont engagés en faveur d'un Afghanistan sûr, libre de terroristes qui ciblerait des Américains, nos alliés ou tout autre qui ne partage pas leur vilaine idéologie", a-t-il martelé.
Les Etats-Unis n'ont pas précisé qui pouvaient être les "infrastructures" en question mais ont souvent montré du doigt le Pakistan.
"C'est un massacre", a réagi sur Twitter Dejan Panic, le coordinateur de l'ONG italienne Emergency, accompagnant son message de photos sur lesquelles on peut voir les très nombreuses victimes allongées dans les couloirs, sous les préaux et sur les pelouses de l'établissement que gère cette ONG italienne.
Selon le ministère afghan de l'Intérieur, "quatre suspects ont été arrêtés dans l'enquête" sur cet attentat, le plus meurtrier depuis l'explosion d'un camion piégé dans la zone diplomatique le 31 mai (150 morts, 400 blessés).
Débordés, les hôpitaux renvoient les patients d'un établissement à l'autre. Celui d'Emergency, qui a annoncé traiter 163 blessés - comptabilisés dans le bilan officiel - est contraint de les installer sur des matelas à même le sol.
L'attentat a été revendiqué par le porte-parole des talibans Zabihullah Mujahid sur WhatsApp : "un martyr a fait sauter sa voiture piégée près du ministère de l'Intérieur où se trouvaient d'importantes forces de police", a-t-il annoncé.
"Le kamikaze a utilisé une ambulance pour passer les barrages", a expliqué Nasrat Rahimi, un porte-parole du ministère de l'Intérieur. "L'ambulance était garée sur le parking de l'hôpital Jamuriate; elle a voulu franchir les barrages pour avancer vers le ministère de l'Intérieur, le Haut Conseil de la Paix, mais le kamikaze a été repéré par la police et s'est fait sauter avant d'atteindre ses cibles".
Les soupçons du gouvernement se portent sur le réseau terroriste Haqqani, proche des talibans et installé à la frontière pakistanaise, a-t-il ajouté.
L'explosion, de très forte intensité, a littéralement secoué la capitale. Les bâtiments de "Chicken Street", la rue des antiquaires proche, ont vu leurs vitres voler en éclats comme ceux de tous les quartiers à plusieurs centaines de mètres à la ronde.